Bonjour tout le monde!
J'avais envie de partager avec vous un petit voyage que j'ai fait plusieurs fois en cette lointaine contrée que l'on nomme Apatite.
Tout a commencé en regardant ma pierre, comme vous vous en doutez certainement. Au début, je ne regardais que sa couleur, avec ses rayures, ses nuances, et les apparitions de blanc et de noir.
Au bout d'un moment, j'ai réalisé qu'il y avait un océan dans la pierre, et un rivage sur lequel venait s'échouer l'écume. En regardant un peu plus loin, on pouvait voir un bateau, en peu dans le genre drakkar. J'ai donc suivi sa direction, pour finir par trouver une grotte marine, sombre et lointaine, et c'est alors qu'est apparu un fanal sur le drakkar. Un long filin qui s'élevait de la proue et qui montait, et qui tenait tout seul dans l'air, pour allumer une lumière deux fois plus haut que le mat.
Il y avait également des profondeurs plus ou moins grandes, des galets.
Puis j'ai regardé la pierre sous un autre angle. Là, il y avait une falaise, avec un autre bateau échoué, et au loin, un palais comme ceux dans les histoires fantastiques. J'ai acquis la conviction qu'il s'agissait du château d'un souverain absent depuis longtemps, car des ombres planaient tout autour, comme une toile d'araignée. Je ne ressentais aucune menace ni aucune animosité de ces ombres lointaines. Le château, ou plutôt le palais, s'élevait jusque dans les nuages, et la tour centrale, toute fine, montait même au delà. De cette tour partaient de long filins de lumière, comme celui du drakkar, mais plus loin, plus haut, et soutenaient dans la voute céleste de grosses boules de lumière blanche, presque magiques. Un peu comme s'il y avait dans le château un souffleur de lumière. Grâce à cette lumière, on voyait que le palais n'était pas abordable par la mer, car il y avait une autre falaise, avec des rochers, et une mer très agitée. Quiconque aurait essayé se serait retrouver à communier avec les fonds marins.
Dans le ciel, on voyait des sortes d'oiseaux, une sorte de mélange entre ptérodactyles et oiseaux mythologiques. Il y avait d'autres animaux que je serais bien en peine de décrire.
En retournant la pierre, ou tout simplement en la regardant différemment, j'ai vu un esprit de l'eau sortir de l'océan, gigantesque, peut-être dix à quinze mètres de haut, s'élever avec l'océan qui l'enlaçait jusqu'à la taille, et tendre une main bienveillante vers les ombres. Il semblait leur parler, les apaiser, quoi qu'à aucun moment je n'ai eu l'impression qu'elles étaient inquiètes ou malades. Ni dangereuses non plus, d'ailleurs.
En m'en retournant une fois de plus dans l'océan, j'ai vu des tortues avec une carapace noire se mouvoir au dessus d'une faille sismique, j'ai vu une pieuvre géante sortir de l'eau. En levant les yeux au ciel, j'ai vu des nuages, et je suis monté jusqu'à ces nuages, et là un nouvel univers s'offrait à moi. Une mer de nuages était là, et de multiples formes, couleurs et lumières indescriptibles peuplaient ce ciel. J'y ai retrouvé cet étrange oiseau qui était monté lui aussi. Je crois qu'il a la capacité de se rendre invisible, car à peine avais-je cligné des yeux qu'il n'était plus là.
Enfin, j'ai également vu un phénix (espoir que je croyais devoir abandonner). Et beaucoup d'autres choses encore, et mon apatite renferme un monde en elle, ou plutôt, elle mène à un monde. Elle est une carte d'un monde entier, en hologramme (elle m'a d'ailleurs permis de comprendre la notion d'hologramme dont parle Barbara Ann Brennan).
J'espère que le voyage vous a plu en dépit de la faiblesse de mon vocabulaire pour l'exprimer.