Vers l'ile de Rathlin je vins à voguer
sous la brise caressante de l'été.
Et l'on m'y conta une histoire si douce
Que maintes fois je me pris à souhaiter sa réalitée.
On dit qu'au soir,à la tombée du jour,
Quand les vents s'assoupissent,
Que se taisent les flots,que s'apaise la houle,de l'onde profonde surgit une sirène
Dont la conque magique s'accorde à l'univers.
En l'entendant,baumes,vallons et cimes montueuses
Font un écrin de pierre à cette musicale bruine,
Retenant en leurs bras la colonne d'harmonie
rehaussée par un choeur exaltant l'infini.
Appelée,subjuguée par la note sacrée,
Emergeant lentement de l'espace envouté,
Nuancier pastel sur les eaux apaisées,
On distingue une ile aux contours incertains,
Vermeille et mordorée,l'ile aux fées.Temple de lumière,donjons altiers,
Forets ondoyantes,tonnelles ombragées,
Verts scintillants couleurs d'éternité.
Le ciel accompagne sa gloire à l'occident étincellant de mille rayonnements.
Et la mer en son ame reflétant chaque instant
Est une flambée d'ors sur un lac de diamants.
On dit aussi là-bas qu'un soir,à la tombée du jour,
Depuis le rivage sacré de la verte Erin,
Une seule pierre lancée sur l'ile flamboyante
Pourrait figer le reve,incarner la magie.
Qu'un esquif pourtant s'aventure en ses flancs,
Voilà que la sirène plonge au fond de l'océan,
Suspend aux étoiles la note silencieuse
Efface du ponant l'ile merveilleuse.