Le pouvoir des pierres
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 Nos petits cailloux et les religions...

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Pascalitsa

Pascalitsa

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MessageSujet: Nos petits cailloux et les religions... Nos petits cailloux et les religions... Icon_minitimeMar 1 Nov 2011 - 10:35

Voici un extrait d'un dictionnaire d'orfèvrerie datant du XIXème siècle:

Le jaspe, pierre opaque, dure, souvent d'une nuance verte, était, par ces trois caractères, propre à représenter la foi. L'impénétrabilité des mystères auxquels la foi est appliquée avait un rapport implicite avec l'opacité du jaspe, la dureté de cette pierre en exprimait la fermeté; l'allusion de la couleur verte en rappelait la persistance, ainsi que l'éternité des choses divines, qui en sont le domaine et l'objet. Le jaspe représente Gad, dont le nom signifie armé, heureux, prêt à l'attaque, et dont la tribu précédait les autres pendant la marche au combat. Le jaspe figure aussi le chef et le Prince des apôtres, pierre fondamentale de l'Église, pierre à qui Jésus-Christ lui-même a promis la stabilité.

Le saphir, dont la couleur tendre rappelle l'éclat de l'azur, et qui, souvent ponctué d'or, resplendit aux feux du soleil, était l'espérance chrétienne et la sainte contemplation. Il représentait Nephtali, ancêtre de plusieurs apôtres dont les paroles, admirables comme l'avait prédit Jacob (Gen. xnx, 21), étaient dignement exprimées par l'or et la couleur du ciel. Le saphir désignait, selon Arétus, saint Paul (adjoint au chœur des douze apôtres), mais en même temps et spécialement saint André, dont le nom exprime une âme virile, et qui, ravi en Jésus-Christ pendant les deux jours de retraite qu'il passa dans sa compagnie aussitôt après son appel, s'enflamma de sa charité et quitta pour toujours le siècle.

La calcédoine, sorte d'agate d'une nuance troublée et comme voilée de nuages, pâlit à la clarté du jour, mais resplendit dans les ténèbres; c'est la douce miséricorde, objet de mépris pour le monde, mais bénie du maître du ciel; c'est encore l'humilité, modeste et qui se plaît dans l'ombre, mais précieuse et rayonnante pour celui qui voit dans la nuit. L'éclat flamboyant qu'elle jette, l'assimilant à l'escarboucle, lui fait partager, avec cette gemme, l'allusion avec la charité, et par là, elle désignait saint Jacques, fils de Zébédée, surnommé aussi le Majeur, et le premier des douze apôtres qui ait versé son sang pour la foi.

L'émeraude, rappelant par sa couleur la pompe des champs, la jeunesse de la nature, et dont rien ne ternit l'éclat, symbolisait, comme le jaspe, les choses d'essence éternelle, l'inaltérable et vive foi, l'incorruptibilité de l'âme des justes, arbres plantés, dit l’Écriture, sur le bord du courant des eaux, et qui ne s'effeuillent jamais. La Mystagogie hermétique vit encore dans l'émeraude Juda, caractérisé par la force et par l'éternité du sceptre qui ne devait pas sortir de ses mains. (Gen. XLIX, 10.) Elle y vit aussi la virginité, fleur du ciel tombée sur la terre, et l'évangéliste saint Jean, seul vierge parmi les apôtres.

L'escarboucle brillait sur le rational, où la calcédoine n'avait point place. Son nom grec (charbon enflammé) désignait la tribu de Dan, à cause de deux circonstances: l'une était l'incendie de la cité de Laïs par les Danitides; l'autre, celui des moissons des Philistins par Samson, Danitide aussi. Dans la langue tropologique, l'escarboucle est la charité. Par une sorte d'antithèse ou plutôt en vue du prix de la modestie, l'escarboucle figurait cette humble vertu.

L'onyx (du grec SvuÇ, ongle) est une sorte d'agate fine, rubannée de blanc, et à laquelle les anciens trouvaient avec l'ongle une ressemblance dont il est difficile de déterminer le motif. L'onyx figurait l'innocence, la candeur, la sincérité et la vérité inviolable. Cette pierre était assignée au patriarche Manassé et à l'apôtre saint Philippe.

La sardonix, fusion de l'onyx et de la sarde, était d'une teinte brillante, pourprée, nuancée de plusieurs couleurs, et rappelant le plus souvent celle des grains de la grenade. Elle figurait la charité vive que désignait aussi ce fruit. La variété de nuances rappelait la fécondité de cette vertu, ses richesses spirituelles et son trait caractéristique, qui est de faire tout à tous, selon l'expression de l'Apôtre. Le grenat, pour les mêmes causes, avait une analogie complète avec l'allusion de la sardonix: il figurait la charité.

La sarde, par sa transparence et sa teinte approchant de celle du feu qui passait pour épouvanter les bêtes féroces, rappelait la foi qui s'élève, qui aspire à monter sans mesure et s'attache aux choses d'en haut, et en même temps le martyre. Elle symbolisa Ruben, à cause de la publicité de ses scandales représentée par la lumière, et aussi de son grand amour pour son jeune frère Joseph, qu'il défendit seul contre tous ses autres frères. Saint Barthélémy, dont le corps fut ensanglanté par le plus cruel des martyres, fut assimilé à la sarde.

La chrysolite (pierre d'or), d'un jaune mêlé de vert, représentait la vigilance et la sagesse. La nuance dorée de la chrysolite, la fit assigner à Ephraïm, par allusion à la couronne dont Jéroboam, Ephraïmite, s'empara après Salomon, et qu'il transmit à sa descendance. Dans le langage hiératique, la chrysolite était attribuée à la pénitence, et symbolisait saint Matthieu.

Le béryl, ou aigue-marine, couleur de l'eau frappée des rayons du soleil, rappelait la sainte Écriture élucidée par le Sauveur et aussi la sainte doctrine et la science. C'était encore la longanimité, la force et le saint héroïsme, vertus tellement surhumaines qu'il semble que l'âme qui en est ornée réfléchisse l'être de Dieu. À cause de l'éclat passager qu'il tire des feux du soleil, le béryl représenta Benjamin, tribu tantôt resplendissante dans la personne de Saùl et celle de saint Paul, apôtre, tantôt débile et décimée comme le voit au temps de Michas (Judic. xx, 47), où elle fut réduite à six cents hommes. Le langage tropologique assigna le béryl à l'apôtre saint Thomas, parce que sa foi subit des vicissitudes, et pour l'héroïsme chrétien, qui, selon une tradition, le poussa à l'apostolat et au martyre dans les Indes.

La topaze, d'un jaune brillant, approchant de celui de 'l'or, figurait simultanément les vertus les plus précieuses, la sagesse, la chasteté, le mérite des bonnes oeuvres, et cette espérance chrétienne, la seconde entre les vertus, soeur de ia charité, figurée par l'or. L'invincibilité du bras fut désignée par la topaze; elle désigna Siméon, exterminateur des Sichimiles, et fit allusion à saint Jacques (nommé le Juste et le Mineur), à cause de sa fermeté contre les pharisiens et les-scribes.

La chrysoprase, topaze nuancée de vert clair, figurait en vue de ces teintes, la réunion des bonnes œuvres. Cette pierre, symbole de l'acrimonie, et qui avait souvent la couleur de l'or, figurait l’apôtre Thadée, doué de la haute sagesse, que l'or représenta toujours, et d'une parole incisive et redoutable aux hérétiques.

L'agate. On attribuait à l'agate, ponctuée et veinée de plusieurs couleurs, beaucoup de vertus salutaires, celle de neutraliser les poisons et la morsure des reptiles, de guérir et chasser les fièvres, de dissiper les contagions. Elle répondit par analogie au patriarche Issachar et à sa tribu, dont la sainteté est louée, et qui la conserva intacte au milieu des populations prévaricatrices.

L'hyacinthe, d'une teinte approchant de celle d'un, ciel serein et dont la nuance est changeante, était prise pour la prudence qui tempère le zèle ardent et pour la douce condescendance que le Christ commande aux parfaits. En vue de ces analogies, saint Brunon l'a assignée à saint Paul.

Le ligurius, que saint Jérôme croit être le même que l'hyacinthe, et dont les anciens veulent la nuance d'un violet tendre, était le symbole d'Aser (bienheureux), dont le pain, délices des rois, et figure du sacrement de l'Eucharistie, est exalté dans la Genèse, (XLIX, 20.) Le ligurius correspondait à l’apôtre Siméon le Chananéen, dont) les mœurs étaient angéliques et le détachement céleste.

L'améthyste (sans ivresse) réunissant les nuances les plus aimables, le violet, le rose et le pourpre, répondait par cette fusion à l'humilité des enfants, à la modestie craintive des vierges et à la largesse chrétienne (largitas), qui, dans l'intention de son nom latin, est une abnégation de soi poussée jusqu'à l'acquiescement au martyre. L'améthyste représente Zabulon, ancêtre de plusieurs apôtres, et l'apôtre saint Mathias, d'une humilité sans exemple.

Le diamant. La tropologie hiératique, considérant que le diamant résiste à la percussion et aux flammes, le compare, dans son langage, à la force surnaturelle cachée au fond des cœurs chrétiens.

Telles étaient les allusions prêtées à ces gemmes brillantes, interprètes merveilleux du langage des Écritures et dont les harmonies et l'éclat se reproduisaient sur chaque verrière. Ces gemmes se combinant avec les vases sacrés, et avec les différentes parties du temple, mariaient aux fonds sur lesquels on les appliquait, leurs significations mystiques. On les vit dans beaucoup d'églises étinceler sur les colonnes, et particulièrement sur les encensoirs , qui, dans le sens tropologique figuraient également les apôtres.

Jacques Texier (1813-1859). Dictionnaire d'orfèvrerie, de gravure et de ciselure chrétiennes, ou de la mise en œuvre artistique des métaux, des émaux et des pierreries. Paris. 1857
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Abriel. E

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MessageSujet: Re: Nos petits cailloux et les religions... Nos petits cailloux et les religions... Icon_minitimeMar 1 Nov 2011 - 12:03

merci Pascalista cheers nos petites pierres sont partout I love you
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shakti

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MessageSujet: Re: Nos petits cailloux et les religions... Nos petits cailloux et les religions... Icon_minitimeMer 2 Nov 2011 - 10:33

Merci Pascalista!,sympa ce partage! sunny
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metoyou59

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MessageSujet: Re: Nos petits cailloux et les religions... Nos petits cailloux et les religions... Icon_minitimeJeu 3 Nov 2011 - 16:13

Merci pour ce partage Pascalitsa très intéressant !
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MessageSujet: Re: Nos petits cailloux et les religions... Nos petits cailloux et les religions... Icon_minitime

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